Virginie GirouC’est l’histoire d’un papa qui a fait le pari de changer de vie pour voir grandir ses enfants dans un cadre privilégié. Plus qu’un projet professionnel c’est un projet familial qui a poussé Fabrice, alias « Papa Merlaud » à s’installer en Berry et à relever le challenge de devenir apiculteur en Brenne !
Avec des grands-parents maternels originaires de Saint-Gaultier, Fabrice a passé une bonne partie de ses vacances en Berry. Installé dans une vie parisienne trépidante, ce n’est qu’à l’arrivée de son premier enfant qu’il décide de revenir sur les terres de ses aïeux pour s’oxygéner le week-end. Marie, sa compagne, tombe sous la charme de la région et dès lors ils profitent de leur temps libre pour des escapades bucoliques. En 2010, ils achètent une maison à rénover à Saint Gaultier et commencent à investir les lieux après quelques travaux.
A cette époque il s’agit plus d’une maison de campagne dédiée à la détente et le stockage des meubles inutiles à Paris.
Fabrice est intermittent du spectacle et à la naissance de son premier enfant, il choisit de changer d’activité pour profiter pleinement de son petit garçon. Il démarre alors une activité de free-lance dans le web et travaille à domicile. A la naissance de leur second enfant c’est Marie, graphiste, qui décide de le rejoindre en optant pour le télétravail. Très vite ils se retrouvent à l’étroit dans leur petit appartement parisien et l’idée de s’installer à la campagne commence à germer.
Le goût du miel
La famille vient de plus en plus souvent à Saint-Gaultier, le week-end et pendant les vacances. Fabrice et Marie font suivre leur bureau et continuent de travailler sur place.
Fabrice commence à s’intéresser au miel. Il envisage de créer une plateforme internet pour commercialiser le miel des apiculteurs locaux. Mais cette idée s’avère peu pertinente. Le projet est abandonné mais fait naître une nouvelle piste.
Une rencontre décisive
Fabrice prend la décision de produire son propre miel. Il lui faut donc apprendre ce nouveau métier. Il se souvient alors de cet apiculteur chez lequel ses grands-parents et ses parents se servaient : Pierre Talbot. Il lui rend visite à plusieurs reprises et une réelle amitié s’installe entre les deux hommes. Au fil des rencontres Pierre lui fait découvrir l’univers passionnant des abeilles et lui transmet son savoir-faire. En avril 2015 Fabrice achète ses deux premières ruches et se lance dans cette nouvelle aventure.
Un début prometteur
Riche de tous les conseils prodigués par Pierre, Fabrice devient apiculteur. Petit à petit il développe son parc de ruchers cherchant de nouveaux essaims et gérant ses ruches avec des abeilles locales. La première année il a réussi à produire 400 kg de miel qu’il vend essentiellement au détail. Il souhaite évoluer progressivement et conserver une activité artisanale.
Des miels de Brenne
Chaque saison offre des saveurs différentes au miel eu égard aux diverses floraisons. Les abeilles vont butiner les fleurs du moment et produisent un miel à base de fleurs de printemps, fleurs d’été, acacia, colza, luzerne, sarrasin… Chaque rucher produit un miel spécifique ; Fabrice récolte et transforme le nectar en l’état. Il ne fait pas de mélange tel un vigneron qui vinifie une parcelle de ses vignes.
Du miel solidaire et participatif
Pour commercialiser sa production, Fabrice s’inscrit complètement dans l’ère du temps en développant une forme de commerce participatif via son site internet www.papa-merlaud.com. Il propose la formule « Bienvenue au club ». Le concept consiste à aider un apiculteur qui s’installe en préachetant quelques kilos de miel. L’argent perçu par Fabrice lui permet de financer ses besoins tout au long de l’année. A la fin de la saison apicole en octobre l’adhérent reçoit ses 12 pots selon la formule choisie (250gr, 500gr ou 1kg). Une formule vente au détail se fait également à son domicile en attendant d’avoir des corners en magasin.
Un pari réussi
Même si son activité d’apiculture est en devenir, le choix de Fabrice comble toute la famille. Après avoir troqué les jardins publics contre une nature sauvage, les enfants bénéficient des richesses de cette vie rurale et Marie poursuit son activité de graphiste free-lance grâce aux nouvelles technologies. Enfin, leur vie sociale est plus authentique !