« Prendre le temps » voilà une expression étrange. Comme si nous devions saisir le temps avant qu’il ne nous échappe. Nous sommes pourtant très nombreux à ressembler au lapin d’Alice continuellement en retard. Voilà pourquoi il serait bon de ralentir. Mais comment ? Et surtout pourquoi ?
Pourquoi avoir accéléré ?
À quoi cela sert-il de courir après le temps ?
À rien !
C’est souvent la réponse que mes client(e)s me donnent lorsque je pose la question de l’utilité du bazar dont ils veulent se débarrasser. Et pourtant si la saturation est là c’est qu’il y a une raison bénéfique à cela. Si vous gavez votre agenda à ne pas pourvoir respirer entre deux activités ou si une vraie pause est votre rêve par excellence, c’est qu’il y a forcément un avantage à ce surplus. L’avantage de l’inconvénient qui fait supporter 16 heures de boulot par jour, ne pas voir grandir vos enfants, avoir aucune pause dans la journée, manger debout quand vous prenez le temps de le faire et vivre vos relations avec vos amis exclusivement par téléphone. Ce peut être certes une vie pleine de défis, enrichissante (d’un certain point de vue) mais finalement avec ce fâcheux détail qu’il manque toujours du temps. La solution : aller encore plus vite pour faire plus de choses… La spirale infernale est enclenchée et en sortir demandera de faire une pause pour regarder pourquoi vous n’en prenez aucune (oui c’est paradoxal). C’est pourtant la première chose à faire pour laisser entrer de nouveau l’oxygène dans un agenda étouffant.
Pourquoi décélérer ?
Lorsque nous parlons de prendre le temps, il s’agit en réalité de décider de s’octroyer du temps. De se l’offrir comme un cadeau précieux. Et à l’heure du tout – tout de suite – tout le temps, l’espace-temps devient l’un des plus beaux cadeaux que vous pouvez vous offrir et offrir.
C’est parce qu’il y a une envie de décélérer et de prendre du temps pour vous que votre boulimie d’activités résiste et complique l’affaire. Cette habitude qui faisait de vous quelqu’un au taquet à rebondir sur toutes les balles ne va pas se laisser mettre au placard comme ça. Et pourtant sans attendre les signes d’un corps qui lâche ou d’un moral qui dégringole du fait d’avoir été trop loin, vous savez qu’il est urgent de ralentir en réintégrant dans votre quotidien ce temps ajusté. Celui qui laisse de la place au vide. Ce temps qui ose couper court aux activités stériles. Celui qui boucle les boucles et vous fait passer à autre chose.
Accepter de perdre pour gagner
Vous avez beau savoir qu’équilibrer le temps de repos et le temps de travail est bon pour la santé physique et psychique, vous n’allégez pas pour autant vos agendas ! Plus facile à dire qu’à faire. C’est peut-être pour cette raison que vous continuez à courir non-stop dans des journées de plus en plus courtes car de plus en plus remplies comme les valises d’été qui ne ferment pas. Mais vous ne pourrez gagner sur les deux tableaux : continuer ce rythme effréné et vous ressourcer dans des plages qui reposent.
Qu’est-ce que je gagne quand je perds ? Cette question aide à lever le pied et à remettre en question cette suractivité. Pour être peut-être moins sollicité, moins bien payé, voire moins reconnu mais pour aussi gagner d’être davantage en contact avec vous-même, avec les gens que vous aimez et simplement riche d’un temps libre car libéré. Une différence notable dans la balance d’un agenda rééquilibré.
Remplir le vide en douceur
Place nette faite, vous avez l’occasion de remplir votre temps libéré par ce qui fait de nouveau sens. Comme un sportif qui reprend la compétition vous devez vous ré-entrainer. Re muscler cette capacité à savoir ce qui est bon pour vous. Est-ce un cours d’arts plastiques, apprendre le piano, cuisiner pour un gueuleton entre amis ou aller vous coucher tôt avec un bon polar ?
Prendre le temps, c’est aussi laisser le temps au temps pour qu’émerge de ce terrain de jeu fraichement défriché les nouvelles pousses de ce qui va remplir votre espace-temps nouvellement disponible. Là encore il va falloir trier, car à force d’avoir mis sous le tapis ce qui vous ferait vraiment plaisir, il vous faudra un peu de temps et de discernement pour savoir par quoi commencer. Prenez votre temps …Une chose à la fois.
Les 3 étapes pour prendre le temps
- Répondre à la question « À quoi ça me sert de manquer de temps ? »
- Il s’agit de formuler un avantage.
- Répondre ensuite à « Puis je accéder à cela d’une façon qui me convienne mieux ? »
- Si oui entamez un changement de mécanisme en conscience : être débordé ne sera plus l’ultime façon de répondre à votre besoin.
- Faire de la place au vide
- Calez-vous 5 minutes par jour où vous faites « du rien ».
- Dans un premier temps mettez une alarme pour vous rappeler ce nouveau temps de pause dans votre journée intense.
- Le temps venu lancez un chrono et faites « du rien » pendant 5 minutes (boire un thé, écouter un morceau, vous étirer, faire une micro sieste…)
- Elaguer ce qui n’a pas ou peu de sens
- Notez ce qui garnit votre agenda de 0 à 10 : Zéro = totalement inintéressant Dix = absolument passionnant.
- Hiérarchisez vos activités selon les critères trouvés.
- Choisissez un score minimal que vous conservez.
- Faites sortir de votre agenda tout ce qui se situe en dessous de votre score minimal.
Et si vous avez besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour élaguer vos agendas. Profitez d’une demi-heure de coaching offert. Renseignements et prise de rdv sur www.letriconscient.fr
Rendez-vous début juillet pour un prochain article « Comment gérer les priorités ?